
C’est dans l’opacité la plus totale que le projet dit de "Pôle culturel" se monte. Le maire peut bien pleurnicher dans ses communications sur "les coups bas" que lui assénerait l’opposition, la réalité des choses c’est qu’il se conduit en seigneur local et que l’opposition en est réduite à conjecturer à longueur d’année sur la nature des projets qui se montent. Après :
le transfert de terrains de sport à un organisme privé ;
l’affaire de l’Ermitage ;
voici donc l’"affaire" du pôle culturel qui ressemble de plus en plus à un scandale.
Sur tous ces sujets, le maire cache en permanence la réalité des choses à ses administrés et se sert du journal municipal non pas pour communiquer en toute transparence mais pour faire de la propagande. Cette absence de transparence et de débat fait bien sûr naître toutes les conjectures et soupçons de toutes natures.
Dénoncer cette manière de régenter la ville et dévoiler l’envers du décor, voilà ce que le maire appelle les "coups bas".
Le principal point sur lequel on aimerait une transparence complète est évidemment celui du coût et du financement. Force est de constater que le maire persiste dans l’opacité la plus totale. Voici donc un rapide historique du projet tel que nous l’avons perçu :
soit environ 21,5 M€. En ajoutant la maîtrise d’œuvre (11,5 %) et les taxes, l’enveloppe globale du projet est donc de 32,7 M€ TTC.
On peut d’ores et déjà se demander ce que peut bien signifier ce terme "geste architectural fort" et cela avait été soulevé en CM par l’opposition. Extrait :
Le maire parlait alors avec poésie de "dialogue avec le marché". Il introduit alors à ce stade une très forte part de subjectivité et indique que ce projet est le sien et que c’est lui qui décidera.
A ce stade, l’opposition se montre plutôt discrète. Le projet d’un bâtiment qui pourrait permettre à la culture de décoller au Plessis-Robinson est, malgré la façon étrange dont il s’engage, plutôt bien accueilli. Cela n’empêchera pas M. Pemezec, mais c’est habituel, de clore le CM sur des insultes envers B. Marquaille.
La subjectivité des critères en donc entérinée, ce qui, dans le cadre d’un appel d’offre semble très discutable. Le concurrent qui veut gagner le projet sait ce qu’il doit faire (le mieux serait sans doute de ne pas perdre son temps) : d’abord un projet avec une image extérieure au goût du maire (des clochers, des colonnes...). Le mieux serait de lui demander de le dessiner lui-même. La qualité technique générale vient en second plan. On peut donc faire l’impasse sur certains points : le gagnant ne s’est pas gêné. Enfin, le prix intervenant presque en dernier, il n’y a pas de raison de se limiter à l’enveloppe prévisionnelle : autant en profiter.
A ce stade, la population n’a toujours pas été avertie et encore moins consultée. Le maire veut sans doute faire encore un "beau cadeau" qui se concrétiserait, clou du projet, par une inauguration juste avant les élections municipales de 2014.
Bel exemple de transparence. Le maire manque sans doute de place dans son journal pour donner quelques précisions.
Au moment de rédaction de cet article, le maire est toujours dans un refus complet d’information et de transparence envers ses administrés.
Il en va de même du financement. Alors que le projet est donc décidé et voté, on ne sait toujours pas comment il sera financé. La participation de la CAHB est passée d’un affichage volontariste et optimiste de 50 % (CM du 17-02-10) à environ 25 % (8,5 M€). Une participation de 10 M€ de la part du Conseil Général et de la DRAC (région) était également anticipée en février 2010, ce qui aurait porté le co-financement à environ 80 %.
(extrait du CM du 17-02-10, pas très clair, il faut bien le dire)
Aujourd’hui, le maire affiche toujours une participation de l’état, du département et de la région de 25 %. Pour l’heure, c’est 0 %. Espérons que ces entités vont accepter de supporter le poids du fardeau malgré les sévères restrictions de budget qui leur sont imposées. Suite au prochaine épisode sur ce point.
Si l’on ne peut bien sûr comparer les dénis de démocratie au PLessis-Robinson avec la situation de certaines républiques, si le Plessis n’est sans doute pas un cas isolé, il n’empêche que le maire s’applique à faire de ses mandats des potentats locaux. Qu’on prenne l’histoire récente des discussions en conseil municipal, on s’aperçoit que pas une seule fois une voie discordante ne s’est élevée pour exprimer ne serait-ce qu’un doute sur une quelconque sujet. Invariablement, tous les points mis au vote en CM se soldent par au minimum : 29 voix "pour". La seule incertitude consiste à connaître la position de l’opposition. Les débats ont lieu exclusivement entre le maire et les conseillers de l’opposition. Et quand cette opposition s’oppose, cela conduit systématiquement à faire monter le ton avec des remarques blessantes de la part du maire quant il ne s’agit pas d’insultes.
Dans ces conditions, comment s’étonner de la quasi-unanimité qui s’est dégagé du choix du projet pour le pôle culturel, alors que des doutes peuvent légitimement être émis quant à la légalité de l’ensemble de la procédure ?
Petit exemple de cette parodie : le maire ne cesse de proclamer sans vergogne que le projet du pôle culturel a été choisi à l’unanimité. Il en vient à s’indigner quand, en conseil municipal, on lui rétorque que cela n’est pas le cas.
(extrait du CM du 28-02-11)
Une architecture de pacotille, un budget qui s’envole, un co-financement fantomatique : le projet s’annonce bien mal. Bien sûr, nous ne savons absolument rien du contenu culturel du projet en lui-même. Seul le béton semble intéresser notre maire.
Nous lui faisons confiance pour mener contre vents et marées ce projet à terme, quoique cela puisse en coûter à la communauté. Après la confiscation des terrains de sports, la privatisation du terrain de l’ermitage, Pemezec est en terrain conquis et il en profite pour construire son petit palais. L’histoire est sans doute loin d’être terminée, nous aurons l’occasion d’en reparler.
[1] si vous vous y perdez dans les estimations, c’est normal et probablement voulu