
P. Pemezec continue sa partie de Monopoly avec la ville du Plessis-Robinson et vient de décider de revoir le Plan d’urbanisme (PLU ) afin de lancer une nouvelle opération immobilière dans la zone industrielle (ZIPEC ) ainsi que dans une zone pavillonnaire, le Hameau. Tournant le dos à une politique de l’emploi, le maire fait du Plessis une cité dortoir en accumulant les programmes immobiliers de standing. Objectif : renflouer les caisses de la ville pour limiter l’endettement. Résultat : un projet sans âme, qui ne répond pas aux besoins : absence de logements sociaux et d’équipements.
PlessisPSWeb vous dévoile une fois de plus l’envers du décor.
Le maire continue son jeu de Monopoly dans le Plessis-Robinson. J’achète, je construis des immeubles, je fais des hôtels, je vends... Seul problème, il est le seul joueur de la partie. De ce fait, il est également sûr de gagner (mais attention à la banqueroute). Restent également à comprendre sa motivation et son amour pour les projets immobiliers.
Après l’épisode de l’Ermitage, c’est maintenant sur la ZIPEC [1] et le quartier pavillonnaire du Hameau que le maire a jeté son dévolu. Objectif, sans grande surprise : construire des immeubles de standing pour accueillir une population imposable. Pour cela une seule recette : déclasser, préempter, acheter, vendre.
Difficile de comprendre les motivations du maire tant celles-ci sont confuses (Conseil municipal du 27 octobre 2011) :
Après ce long préambule qui visait sans doute à endormir l’auditoire, la municipalité a donc annoncé lors du conseil municipal du 27 octobre, la création d’une nouvelle ZAC, Zone d’Aménagement dit Concerté. Pour la concertation, comme d’habitude, on verra quand tout sera décidé. La ZAC comprend l’ensemble de la ZIPEC , du parc d’activité technologique et ... d’une petite zone de pavillons, le quartier du Hameau, dont l’architecture ne sied guère au maire. Nous, bizarrement, on aime bien, ce genre de quartier.
Pour le reste, on ne sait pas grand chose à part :
Forte diminution du logement social
Pour mieux justifier son projet, P. Pemezec ne va pas chercher très loin et invoque donc la loi du Grand Paris et la politique de la région Ile de France qui recommande la création de 70 000 logements. Si le besoin en logement est de plus en plus criant, il semble tout aussi évident que, en ces temps de crise extrême, c’est surtout de logements sociaux qu’on a besoin.
Or, le projet actuel prévoit expressément l’absence de logements sociaux, l’objectif avoué étant de diminuer le taux de logements sociaux au Plessis à 30 %. Loin de ses beaux discours sur la mixité sociale, P. Pemezec découvre son vrai visage (pour ceux qui en doutaient) : le logement social et la mixité ne sont utiles qu’en tant que président de la SEMPRO doté d’une confortable rétribution. L’objectif est donc bien d’aller vers une petite ville tranquille à la Neuilly, ce qui bien sûr n’est pas pour déplaire à certains, mais qui ne laisse pas augurer d’un avenir au Plessis pour un grand nombre d’entre nous.
Rappelons qu’une des grandes mesures du président Sarkozy est le fameux droit au logement opposable. P. Pemezec en réalité suit l’exemple : le discours d’un côté, les actes de l’autre.
Quelles infrastructures ?
Pour l’instant, aucun engagement clair quant aux équipements, hormis pour une école. Or, on mesure déjà actuellement le déficit en école, et P. Pemezec le reconnaît lui-même dans ses communications tout en accusant avec un culot décoiffant la région IdF. En augmentant considérablement la population (presque 30 % en dix ans), le besoin en écoles est devenu de plus en plus pressant. Depuis qu’il est en place (1989), le maire n’a engagé aucune construction d’école. Cela serait donc une grande première. Mais le Plessis a déjà besoin d’au moins une école primaire : la construction d’une école au milieu d’un nouveau grand ensemble d’immeubles ne résoudra donc rien au problème actuel qui ne pourra qu’empirer [2].
Un préalable coûteux : l’enfouissement de la ligne THT
Il y a quand même un sérieux hic à ce beau projet : il nécessite l’enfouissement de la ligne à très haute tension (THT) qui traverse la ZIPEC . Or, enterrer une ligne THT coûte très cher. Aux dernières estimations, le coût s’éleverait à environ 20 millions d’euros pour la seule part de la commune. Tout cela prendra de toute manière beaucoup de temps.
Un nouvel échangeur avec l’A86 : la fausse bonne idée ?
Pour promouvoir son idée, le maire fait savoir qu’un nouvel échangeur avec l’A86 serait décidé, permettant ainsi d’entrer facilement dans la nouvelle ZAC. S’il est clair qu’un échangeur de plus, c’est très pratique, ne faut-il pas s’inquiéter des possibles répercussions ? Cet échangeur entrainera aussi le désengorgement du Petit Clamart, et l’avenue Galilée pourrait donc se transformer en axe de grande circulation vers Paris, au grand dam des futurs habitants.
Parler d’une vision semble d’ailleurs trop fort. Après avoir longtemps fait l’éloge de ses efforts pour faire vivre la zone d’activités, P. Pemezec démissionne au motif de la crise. Loin donc de lutter contre celle-ci, il renonce tout simplement à une perspective de création d’emplois à moyen terme en favorisant l’arrivée de nouvelles entreprises dans la zone industrielle pour s’engager dans une opération immobilière hasardeuse, elle aussi, en temps de crise ! Heureusement que tous les maires ne font pas comme lui, et que certains se battent pour l’emploi.
Ils ne sont pourtant pas si loin les grands discours du maire qui vantait la dynamique qu’il allait lancer pour transformer ce qui était une cité dortoir en véritable ville... On continue pourtant à en augmenter le nombre de lits ...
En réalité, la véritable motivation du maire, c’est de pallier les difficultés financières qui s’accumulent. La situation financière de la ville est déjà en forte dégradation (voir article) avec une imposition record et un endettement galopant. Cet endettement est d’ailleurs le motif avoué du récent PPP (voir plus bas). Le maire nous vante sa gestion saine mais fait passer ses comptes à travers un kaléidoscope pour les rendre incompréhensibles.
Et cela ne devrait pas s’arranger :
Rappelons le besoin d’au moins une école (sans prendre en compte cette nouvelle ZAC). Comparativement aux projets ci-dessus, une école c’est presque donné. Le seul problème c’est que cela ne paye pas d’impôts (cela aurait même plutôt la tendance inverse) et cela occupe un terrain qui pourrait être occupé par des immeubles, dont les habitants, s’ils sont bien choisis, payent des impôts fonciers en sus de la taxe d’habitation !
La seule solution pour trouver l’argent nécessaire à ces projets pour le moins dispendieux et inutiles pour la plupart, est donc, une fois de plus, de recourir à la construction d’un nouvel ensemble immobilier d’ampleur.
Mais en pleine crise financière et économique, au moment où le pays entre en récession, le pari de l’immobilier s’avère très hasardeux.