
— La saga du marché du Plessis Robinson
Nous, élus de l’opposition, réclamons depuis 25 ans que les choix budgétaires soient faits dans l’intérêt des Robinsonnais ; la majorité préfère ignorer nos mises en garde, c’est sa responsabilité.
Alors que la première phase du PPP (Partenariat Public-Privé) s’achève, la majorité répète inlassablement que, bien sûr, on ne peut pas connaitre l’avenir mais que jusqu’ici tout va bien. Et pourtant, Le Plessis-Robinson a déjà pratiqué ce type de « partenariat » et aurait pu en tirer quelques enseignements.
En 2005, la ville avait ainsi choisi de confier la conception de la halle du marché et de son parking en échange d’un loyer sur 25 ans à la société SOPRANO (filiale d’EIFFAGE). Le coût des équipements à la charge de la société était de 7,8 M€ pour la halle et de 4,4 M€ pour le parking
SOPRANO a pris un crédit (que la ville a garanti), intégré ses frais, ajouté sa marge… Compte tenu des loyers négociés, au final, la ville déboursera plus de 19 M€ pour la halle et presque 9,5 M€ pour le parking… soit entre deux et trois fois le prix des investissements initiaux…
La ville a ensuite délégué l’exploitation du parking à Q-Park et l’exploitation de la halle à MANDON en promettant aux deux sociétés une subvention d’exploitation leur permettant de payer le loyer à SOPRANO.
Jusqu’en 2005, la société MANDON exploitait déjà le marché et dégageait une rentabilité très confortable sans que cela coûte un euro à la ville…
Avec cette nouvelle halle voulue par la majorité en 2006 et le montage évoqué, MANDON a négocié un contrat où la subvention versée augmente plus vite que le loyer déjà exorbitant. La ville devra verser à terme plus d’un million d’euros par an rien que pour la halle.
Ainsi, sur la période 2012-2024, nos impôts, payeront, en plus du loyer, plus de 1,2 M€ versés à la société MANDON !
À titre d’exemple, la ville a ainsi versé en 2012 : 737 000 € à MANDON pour le marché et 562 000 € à Q-Parc pour le parking… soit 1,3 M€ payés par les impôts des Robinsonnais pour notre « cher » marché… Dans les autres villes, le marché rapporte à la collectivité ; au Plessis, il coûte…
Pour le parking du cœur de ville, il n’y a pas de loyer mais quand même un « partenaire » bien loti …
En 2000, la ville a délégué la gestion du parking Cœur de Ville à Q-Park également… Ce dernier dégage en 2012 un bénéfice avant impôt de 100 000 € ce qui, pour un « chiffre d’affaire » de 490 000 €, garantit une rentabilité supérieure à 20%.
Belle réussite, mais d’où viennent donc les recettes ?
Ainsi la ville apporte 311 000 € de recettes à une société qui dégage 100 000 € de bénéfices… et encore, la dite société arrive à amortir le parking, se payer de confortables frais généraux et souhaite renégocier à la hausse la compensation de la ville pour la « gratuité » de la première heure de stationnement…
Ces quelques exemples montrent que la majorité ne débute pas dans les « partenariats » avec le secteur privé mais elle préfère miser plus gros encore et lancer le premier PPP voirie de France à 52 M€. Forte des expériences évoquées, elle n’a pas cherché à comprendre pourquoi tant de villes se sont refusées à suivre cette voie…
Nous, élus de l’opposition, réclamons depuis 25 ans que les choix budgétaires soient faits dans l’intérêt des Robinsonnais ; la majorité préfère ignorer nos mises en garde, c’est sa responsabilité.