
Nous avions, lors de la campagne municipale 2014, mis l’accent sur l’importance des quartiers allant même jusqu’à proposer des budgets participatifs alloués aux conseils de quartier que nous appelions de nos vœux. La majorité municipale, constatant le bon accueil de cette vision auprès de la population, avait repris dans son programme municipal quelques unes de nos propositions. Nous attendions donc beaucoup du diagnostic "quartier par quartier" de la situation de la ville pour préparer la révision du PLU .
Hélas, à la lecture des quelques pages consacrées aux quartiers de notre ville, le premier constat demeure la pauvreté du découpage. La diversité de notre ville est telle qu’il est surprenant de la voir découpée "seulement" en 9 quartiers sans cohérence interne. Le quartier du "Plateau" couvre ainsi un 1/4 de la ville ! Ces quartiers ne correspondent pas plus à ceux de l’INSEE (ce qui permettrait à minima de disposer de quelques statistiques).
Pourtant, la majorité municipale, sans doute soucieuse de proximité, avait su dans sa déclaration de liste, indiquer pour chacun des candidats un nom de quartier identifiable et renvoyant à des repères connus par chaque habitant : Cité basse, Cité haute, Robinson, Nouvelle Cité-Jardin, la Boissière, Moulin Fidel, Colbert, Cœur de ville, Joliot Curie, Bois des vallées, Bois brulé, Pierrier, quartier des Médecins, quartier des Peintres...
Nous avions dans notre propre liste ajouté encore quelques découpages avec par exemple la Pépinière, le Hameau, le Plateau, Aulnay... Dans les deux cas, des périmètres plus restreints que le découpage proposé ici mais des quartiers qui portent une histoire, qui rassemblent des fonctionnalités communes, qui partagent des problématiques quotidiennes... et n’est-ce pas d’ailleurs le vrai sens du quartier ? Alors forcément, avec des "territoires" aussi administratifs, le diagnostic de chaque quartier proposé ici est... "limité". Comment tirer des enseignements en partant de territoires si hétéroclites ? Que partagent ceux ou celles qui habitent le "quartier du plateau" :
Le secteur "Pole d’activité" recouvre ainsi aussi bien NOVEOS , le parc des sports, le quartier du hameau, le parc technologique ... que partagent ces espaces ? Si la ligne THT peut être considérée comme un point commun à cette zone, pourquoi le diagnostic fait il l’impasse sur la parcelle "réservée" pour le futur lycée ? Comment penser un PLU à long terme en négligeant un équipement aussi important pour notre ville ? Est ce à dire que l’emplacement réservé ne l’est pas tant que cela ??
En admettant le découpage tel qu’il est, on aurait pu s’attendre à avoir quelques informations structurantes pour chaque quartier. Après tout, la Ville dispose (sinon, c’est plus grave encore) de quelques statistiques, de quelques informations de proximité, d’un brin d’historique. Ici, on ne trouve que quelques platitudes (le Pierrier est composé d’habitats collectifs, la terrasse Robinson est célèbre pour ses guinguettes...) et beaucoup de poncifs à la gloire de la politique menée depuis quelques années.
Si les changements apportés par l’actuelle majorité depuis 25 ans dans la ville sont incontestables et pour certains nécessaires, il n’est ici présenté aucune statistique de proximité (densité de population, taux de végétalisation, pourcentage de logements à proximité de transports publics, nombre de places de stationnement, nombre de commerces, taux de logements sociaux, nombre d’entreprises, pourcentage d’occupation des écoles, distance du collège le plus proche, points noirs du bruit ou de la circulation, accès aux équipements publics...) pourtant si essentielle pour caractériser le quartier et son devenir. Ne jetons pas la pierre aux techniciens qui ont mené ce diagnostic. Il est, comme toujours, conforme à la commande politique.
Ce diagnostic, et plus globalement la concertation menée, n’existent, comme l’a rappelé le maire lors de la réunion publique que parce que c’est obligatoire. Les quartiers sont pourtant un maillon essentiel de la vision de notre ville. C’est pour cela que nous avions proposé lors de la campagne municipales 2014 de mener une réelle concertation en préalable au diagnostic de quartier : qui est le plus compétent pour définir les atouts et les contraintes de chaque quartier sinon les habitants eux-mêmes ? Qui sait les chemins empruntés pour aller à l’école, entre les résidences et parfois très loin des "circuits balisés" ? Qui connait la difficulté à trouver une boulangerie ou un commerce de proximité ? Qui sait mieux que quiconque les difficultés localisées de circulation ?